Le sionisme et l'épuration ethnique
Le sionisme est un nationalisme ethnocentrique radical. Il ne pouvait donc se réaliser sans une épuration ethnique, dès lors que la région qu’il convoitait était habitée par des indigènes non-juifs. En 1948, 90% des Palestiniens ont été chassés de chez eux. Mais ça ne suffit pas. Aujourd'hui encore, 60 ans après cette première épuration ethnique, le sionisme continue son programme de colonisation par remplacement ce que Henry Laurens , professeur au Collège de France, nomme une « colonisation de refoulement » (1).
Contrairement à la colonisation française du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest où les indigènes ont été spoliés de leurs biens mais maintenus sur place, en Palestine le sionisme cherche à annexer des territoires sans ses habitants. L’état doit être juif, c’est à dire fondé non pas sur la citoyenneté mais sur l’appartenance ethno-religieuse. Cette vision ethniciste de l’état s’accompagne d’une obsession de la démographie, ce qui fait dire aux pacifistes israéliens que l'état d'Israël n'est pas un état démocratique mais un "état ethnocratique" ou encore un "état démographique".
En conséquence, encore aujourd’hui, en toute impunité, Israël saisie les terres des Palestiniens et les refoule derrière un mur qui suit scrupuleusement le tracé du plan de dépossession et d’annexion. Il démolie les maisons des Palestiniens afin de les chasser.
C’est une nouvelle politique d'épuration ethnique qui se pratique en continu depuis l'occupation il y a 39 ans. C’est une politique raciste menée au vu et au su de la communauté internationale.
Le monde du 30.12.06 publie un article sur la démolition des maisons palestiniennes en vue de la judaïsation de Jérusalem Est, annexée illégalement après la guerre de 1967 : La mairie_de_Jérusalem_accélère_les_destructions de maisons palestiniennes "illégales".
(1) pages 90-91 dans "Paix et guerre au Moyen-orient, l'Orient arabe et le monde de 1945 à nos jours" (Armand Colin, histoire, 2è édition, 2005)